La pollution de l’air à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo a été au centre des échanges en visioconférence entre la pneumologue Mélanie NGUTUKA, le professeur et recteur de l’Université de Kinshasa Jean-Marie Kayembe Ntumba et la délégation de la presse de l’ONG ACSA, spécialisé sur la communication lire aux questions de santé, sous le thème : “ Sensibilisation du grand public sur l’impact sanitaire de la pollution de l’air à KINSHASA et proposition de quelques pistes de solution. ”
Pas moins de 80% de la population de la capitale congolais est victime de ce fléau -la pollution de l’air- qui se présente telle une crise sanitaire majeure en République démocratique du Congo (RDC).
Intervenante dans ce cadre, la pneumologue Mélanie NGUTUKA, a fait savoir l’importance de prendre en compte cet aspect de la santé qui cause chaque année des miliaire de décès évitables dans le pays.
“ Cette pollution est responsable de plus de 8 millions de morts par an dans le monde, dont plus de 80 % dans les pays à faible revenu. En RDC, elle tue silencieusement, bien plus que certaines maladies comme le VIH, le paludisme ou la malnutrition ”, a-t-elle déclaré.
Les enfants parmi les plus exposés
Cette pollution de l’air est Pius dangereuse chez les enfants de moins de cinq ans. Elle se présente comme la deuxième cause de mortalité après la malnutrition. Plusieurs maladies sont à la base de ce phénomène notamment les Maladies cardiovasculaires, AVC, cancers du poumon, asthme et autres affections respiratoires.
“ Les populations urbaines vivent dans un environnement saturé de polluants toxiques, sans même en avoir conscience ”, a déploré Dr NGUTUKA, également doctorante en santé environnementale.
Une surveillance quasi inexistante
L’experte a également pointé l’absence d’un dispositif national de mesure de la qualité de l’air. “ La RDC ne dispose d’aucune station de référence. Seuls quelques capteurs à bas coût ou des données satellitaires, peu précises, sont utilisés ”, a-t-elle précisé.
Par ailleurs, plus de 80 % des ménages kinois utilisent encore des combustibles solides comme le bois, le charbon ou la braise pour cuisiner. Un facteur aggravant, selon l’experte, d’autant plus que les produits domestiques comme la javel contribuent aussi à la pollution intérieure.
Un cadre légal négligé
La spécialiste regrette la non application de la environnementale de juillet 2011 qui selon elle, mène vers la dégradation de la situation. “ Il faut des mécanismes clairs pour contrôler , prévenir et protéger. Sans cela, la santé publique continuera de se dégrader ”, a-t-elle insisté.
Une mobilisation scientifique et citoyenne
Intégrant à ce rendez-vous, le Professeur Jean-Marie KAYEMBE NTUMBA, pneumologue et recteur de l’Université de KINSHASA, est également intervenu pour rappeler les effets directs de la pollution atmosphérique sur les voies respiratoires, notamment chez les populations urbaines les plus vulnérables.
Cette rencontre a permis de tirer la sonnette d’alarme sur un enjeu trop souvent relégué au second plan : respirer un air sain est un droit, pas un luxe.
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