La capitale congolaise vit au rythme d’une inquiétante vague de braquages. Chaque semaine, des scènes dignes d’un film d’action se répètent dans plusieurs quartiers de Kinshasa, souvent en plein jour et parfois à proximité même des postes de police. Ce climat d’insécurité généralisée pousse désormais certains acteurs politiques à exiger des mesures fortes.
Parmi eux, Prince Epenge, porte-parole de la coalition d’opposition Lamuka, accuse ouvertement les autorités d’avoir « démissionné » face à la montée du banditisme urbain. Il plaide pour que les cambistes, agents bancaires et autres professionnels exposés soient autorisés à porter une arme afin d’assurer leur propre sécurité.
« Face à la multiplication des braquages, comme celui survenu récemment à Bibwa, il est urgent d’autoriser le port d’arme aux cambistes, banquiers et commerçants qui vivent dans la peur. L’État a abdiqué. Le ministre de l’Intérieur, le gouverneur et le chef de la police de Kinshasa ont failli à leur mission. Il est temps que les citoyens puissent se défendre eux-mêmes », a déclaré Prince Epenge.
Selon lui, l’ampleur du phénomène morts, blessés et pertes financières à répétition, impose une réponse civile radicale face à ce qu’il qualifie de « braquages à la Far West ».
Des attaques en série malgré les promesses de sécurité
Depuis la fin de 2024, la ville de Kinshasa est régulièrement le théâtre de braquages violents. Les victimes se comptent par dizaines, et les criminels opèrent souvent avec audace, parfois en plein centre-ville. La semaine dernière, un fait divers spectaculaire a encore secoué la capitale : une femme a tenté de braquer une agence Rawbank sur la place Victoire avant d’être neutralisée par la police, assistée de l’armée.
Malgré les multiples déclarations du gouvernement promettant de « restaurer la sécurité », le sentiment d’insécurité persiste, avec de nouveaux cas signalés à Bibwa, Matete et Ngaliema.
L’opération Ndobo dans l’impasse
Lancée en décembre 2024, l’opération Ndobo, qui signifie « hameçon » en lingala, avait pour ambition de rétablir l’ordre à Kinshasa à travers des arrestations massives et des procès publics de criminels. Initiée par l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba, cette campagne s’était distinguée par des audiences retransmises et des peines exemplaires.
Mais depuis plusieurs mois, l’opération semble au point mort. Plus aucune arrestation médiatisée ni procès public n’ont été annoncés, alors que les attaques se multiplient.
Des voix s’élèvent pour exiger des comptes
Le week-end dernier, un autre opposant, Jean-Marc Kabund, a également appelé à la démission du vice-premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, estimant qu’il a « démontré son incapacité à protéger les Kinois ».
En attendant une réponse concrète du gouvernement, les habitants de la capitale continuent de vivre dans la peur, tandis que les appels à l’autodéfense se font de plus en plus pressants.



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