14/11/2024
Kinshasa - Rdc
News Société

Carnage à Goma : la VSV condamne fermement cette répression meurtrière des militaires “ chargés de tuer sans pitier ”

L’organisation des droits de l’homme la Voix de Sans Voix (VSV) est sorti de son silence pour dénoncer le massacre des adeptes de la secte mystico religieuse “ Foi naturelle judaïque et Messianique vers les Nations ” connue sous le nom de Wazalendo, lors d’une marche pacifique le 30 août dernier à Goma dans le Nord-Kivu pour exiger le départ de la Monusco pour son inefficacité.

Un mois après les faits, la VSV est revenue pour condamner fermement ces tueries. “ La VSV exprime sa profonde consternation et condamne fermement la répression brutale , meurtrière et disproportionnée ayant causé ce carnage au mépris des droits à la vie, au respect de l’intégrité physique des personnes, à la propriété en ce que des maisons des personnes et une église ont été incendiés et/ou détruites sans oublier l’extorsion des biens des personnes par des militaires qui se sont livrés selon les nombreux témoignages à une vraie chasse à l’homme ” peut-on lire dans le communiqué de presse de cette structure.

“ La VSV dénonce à la dernière énergie la manière dont les corps de victimes ont été jetés dans un véhicule comme s’il s’agissait des marchandises avariées destinées a être incinérées. Cet acte a révolté et choqué la conscience de tout être humain et terni l’image de la RD Congo, renchérît cette structure des droits de l’homme ”, poursuit le même document.

Selon les témoignages recoupés par la VSV, “ les militaires avaient mis en place une stratégie consistant à effacer les traces en ramassant les corps sans vie pour les faire disparaître. Des corps sans vie auraient été jetés dans le Lac Kivu pour atteindre cet objectif. ”

À en croire ces mêmes témoignages de ce carnage, “ la secte mystico religieuse. « Foi Naturelle Judaïque et Messianique vers les Nations avait annoncé la tenue d’une marche pacifique en date du 30 Août 2023 dans la ville de Goma. L’objectif de cette marche pour les organisateurs était celui d’exiger le départ de la MONUSCO ainsi que des troupes de la East African Community (EAC). Entre 3h et 6 h du matin, la radio Sauti y a Neno de la secte mystico religieuse a reçu la visite des militaires cagoulés qui y sont entrés par effraction en escaladant la clôture. Dans la station radio, ces militaires arrêtent deux (2) personnes dont Ephraim BISIMWA et la journaliste DORCAS TABITA. Les deux personnes sont acheminées à l’extérieur de la clôture sur le lieu où il y avait deux jeeps de l’armée et y sont ligotées par terre et gardées par des militaires.
D’autres militaires sont entrés dans la station de la radio pour la piller systématiquement tout en demandant aux voisins de la station radio de rester enfermer dans leurs maisons. À leur sortie de la station radio avec les effets pillés, ces militaires trouvent les membres de l’église messianique au lieu où Ephraïm BISIMWA et la journaliste étaient assis par terre sous la garde de leurs frères d’arrnes. Sur ces entrefaites, les militaires tentent de faire monter les deux personnes dans la jeep mais la journaliste Dorcas refuse d’y monter. Sur le champ, un militaire va tirer à bout portant sur elle. C’est là que les altercations vont commencer et plusieurs autres personnes vont être tuées par balles parmi les jeunes de l’église. Les corps sont transportés dans la jeep des militaires et plusieurs personnes sont blessées par balles. Vers 6h00, les militaires vont quitter le lieu avec les corps sans vie pendant des jeunes s’occuper des personnes blessées qu’ils vont acheminer à l’hôpital CBCA NDOSHO situé à quelques mètres du lieu du massacre. Sur leur trajet vers la ville, les militaires tuent d’autres personnes et en blessent bien dautres. selon plusieurs témoignages, une équipe des militaires étaient chargés de ramasser les corps sans vie et une autre étais là pour tuer sans pitié. Un journaliste sauvé de justesse par un policier non autrement identifié a déclaré que ce dernier lui aurait dit de faire attention car les militaires tueurs n’aimaient pas voir des journalistes sur leur passage. Le policier aurait déclaré qu’il ne comprenait pas la mission réelle de ces militaires et leur vrai mobil en tuant ainsi la population. Pour certaines personnes, le bilan pourrait même atteindre cent (100) personnes tuées et pour d’autres il pourrait être de deux cents (200). Des véhicules lourdement armés et des dizaines des militaires dont certains en cagoule ont été aperçus non loin de la secte Wazalendo dont l’église avait reçu plus de 1000 personnes la nuit du 29 au 30 août 2023 pour la prière et la manifestation. ”

A cet effet, la VSV recommande :

  1. aux Autorités congolaises en générale et au Gouvernement en particulier :
    -De diligenter une enquête approfondie et indépendante pour faire la lumière sur le nombre réel des victimes de ce massacre;
    -De lancer rapidement un appel à toutes les familles qui ont constaté la disparition ou la perte des leurs depuis le 30 Août 2023 en vue de procéder à leur identification;
    -De tout mettre en œuvre y compris tous les moyens nécessaires pour que le procès en cours à Goma se face en toute indépendance et que la lumière sur les circonstances et toutes les personnes impliquées dans le policierre des adeptes de de la secte Wazalendo et le lynchage du policier pour que les auteurs répondent effectivement de leurs actes; De procéder à la réparation des préjudices subis par toutes les victimes du massacre du 30 Août 2023.

2) A la population Congolaise en général et celle du Nord-Kivu en particulier:

  • De bien collaborer avec les autorités judiciaires ainsi que les défenseurs des droits humains aux fins de bien documenter les circonstances de ce massacre et d’identifier toutes les victimes.

3) A la Cour Pénale Internationale :

  • De suivre de près le déroulement du procès en cours à Goma sur le massacre des adeptes de la secte Wazalendo et le cas échéant de s’auto saisir de ce dossier au cas où la justice Congolaise n’allait pas jusqu’au bout dans la lutte contre l’impunité des auteurs de ce massacre qui ne constitue pas moins à la fois un crime de génocide et un crime contre l’humanité.

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