Plus rien ne semble étonner lorsqu’Augustin Kabuya, député national et président intérimaire de l’UDPS, prend la parole. Il endosse désormais, sans gêne ni mandat officiel, le rôle de porte-voix officieux de l’armée, de la justice militaire… et même de la Présidence de la République.
Une dérive inquiétante
Dernier épisode en date : alors que les FARDC ont choisi de garder le silence sur les raisons de l’arrestation du général Christian Tshiwewe, c’est Kabuya qui s’est chargé de livrer à l’opinion une version accusatrice, violant au passage les principes élémentaires de la procédure judiciaire. Avant même d’être présenté à son juge naturel, le général était déjà publiquement condamné… par un acteur politique, sans qualité judiciaire ni institutionnelle.
Silencieux à l’Assemblée nationale depuis son élection, Kabuya semble avoir trouvé sa propre tribune : les causeries morales organisées devant des militants acquis à sa cause. Là, il s’illustre dans des règlements de comptes tous azimuts. Politiques, officiers, leaders religieux… nul n’échappe à ses diatribes. Tous sont tour à tour accusés de connivence avec le Rwanda, sans preuve ni contradictoire.
Une posture d’homme fort hors cadre
Jusqu’où ira Augustin Kabuya dans cette posture d’homme fort du régime, en dehors de tout cadre institutionnel et loin des normes républicaines ? La question mérite d’être posée avec insistance.
Pour rappel, le général d’armée Christian Tshiwewe a récemment été interpellé par les services de sécurité, puis arrêté dans des circonstances qui n’ont jamais été expliquées publiquement. Le seul canal officiel d’information reste, à ce jour, le général Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, qui a confirmé les faits sans en révéler les raisons.
Entre une armée qui s’impose un silence stratégique et un acteur politique qui parle à sa place, qui dit mieux ?
À suivre…
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