Une nouvelle tragédie a endeuillé la province de l’Ituri. Dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 juillet, l’agglomération de Komanda, située à environ 75 kilomètres de Bunia dans le territoire d’Irumu, a été violemment attaquée par des présumés rebelles ADF/MTM. Le bilan, encore provisoire, fait état de plus de 40 civils tués, dont plusieurs fidèles catholiques rassemblés pour une cérémonie religieuse.
Selon la Convention pour le respect des droits humains (CRDH), antenne d’Irumu, les assaillants ont fait irruption dans la nuit, semant la mort et la désolation.
« C’est un acte de barbarie en pleine zone commerciale. Plus de 40 personnes ont été massacrées, dont une majorité de chrétiens logés dans une salle de prière » a déclaré Christophe Munyanderu, coordonnateur de la CRDH à Irumu.
Outre les pertes humaines, de nombreuses maisons, des motos, des véhicules et divers biens de valeur ont été incendiés. Selon plusieurs personnes sont toujours portées disparues, alimentant la crainte d’un bilan encore plus lourd dans les heures à venir.
Une population paralysée par la peur
Ce dimanche matin, l’agglomération de Komanda est plongée dans un climat de terreur. Les activités économiques sont totalement paralysées, et les habitants, encore sous le choc, peinent à trouver un refuge sécurisé.
« La psychose est générale, la population fuit des quartiers sud vers le centre de Komanda, craignant de nouvelles attaques » témoigne un habitant.
Aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée de la part des autorités militaires ou politiques, malgré l’ampleur du drame.
La CRDH appelle à des mesures urgentes
Face à cette situation dramatique, la CRDH plaide pour un renforcement immédiat du dispositif sécuritaire dans la région. Elle appelle notamment la force mutualisée FARDC-UPDF à revoir sa stratégie, soulignant que l’ennemi aurait été repoussé vers le territoire de Mambasa, en chefferie de Babila-Bakwanza, et tente désormais de créer le chaos dans d’autres zones.
« Si rien n’est fait rapidement, d’autres agglomérations pourraient subir le même sort » alerte Christophe Munyanderu.
Cette attaque sanglante survient après une période d’accalmie observée depuis la dernière incursion des ADF en 2021. Elle relance les inquiétudes sur la capacité des forces de sécurité à protéger les populations civiles dans cette partie instable de l’est de la République démocratique du Congo.
La Rédaction