Lors de l’audience de ce vendredi 8 mars 2024 du procès du journaliste Stanis Bujakera, le Tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe a annoncé rendre le verdict final ce 20 mars prochain.
Au cours de cette audience, le ministère public a requis une peine de 20 ans de prison, assorti d’une amande de 2 millions de francs congolais.
Journaliste à Actualité. Cd et Jeune Afrique, Stanis Bujakera Tshiamala est poursuivi pour 6 chefs d’accusation notamment la falsification de sceaux et signatures de l’État, l’usage des sceaux et signatures, le faux en écriture, l’usage de faux en écriture, la propagation de faux bruits et la transmission d’un message erroné par voie électronique dans un article de Jeune Afrique, dont il n’est pas l’auteur, qui met en cause les services de renseignement dans la mort de l’ex-ministre Chérubin Okende.
Si le ministère public exige sa condamnation pour que cela serve d’exemple aux autres journalistes, les avocats de la defense exige sa relaxation pure et simple car “ le dossier est vide ”.
“ Nous avons plaidé pour l’acquittement de notre client car le dossier est dépourvu de preuves matérielles concernant les accusations retenues contre lui. Le rapport d’expertise a clairement démontré que notre client n’est en rien impliqué dans la circulation du document incriminé. La seule trace trouvée par l’expert est celle du tweet de Jeune Afrique, qui n’est pas lié à notre client. Les juges auront du mal à retenir des charges contre lui, étant donné qu’aucun document incriminé concernant la mort de Chérubin Okende n’a été retrouvé comme ayant été transmis via les appareils électroniques de Bujakera. L’expert n’a trouvé aucune trace de cela ”, a répliqué Me Jean-Marie Kabengela, l’un des avocats du journaliste.
Prenant la paroled Stanis Bujakera a également clamé son innocence lors de l’audience, protestant contre une tentative de museler la presse et un acharnement contre lui en l’absence de la moindre preuve sur sa culpabilité.
“ Je m’attendais à ce que le ministère public apporte les preuves. Il a juste usé de sa témérité pour défendre l’indéfendable. Il vous demande de me condamner pour satisfaire les réseaux qui sont derrière lui. Il vous demande de me condamner parce qu’il veut faire peur à tous les autres journalistes indépendants ”, a-t-il fait savoir.
Pour rappel, Stanis Bujakera est arrêté depuis le 8 septembre de l’année dernière à l’aéroport de Ndjili à Kinshasa, alors qu’il se dirigeait vers Lubumbashi.