Deux organisations de défense des droits de l’homme ont sollicité, ce vendredi 7 février 2025, la protection de la MONUSCO en faveur d’un exploitant artisanal, propriétaire d’un diamant vert de plus de 75 carats, confisqué par “ le gouvernorat de Lomami ”, dans le territoire de Kabinda, province de Lomami depuis 2022.
En se retrouvant en “ insécurité totale ” dans cette affaire, les membres de ces deux ONG se sont rendus en masse le même vendredi auprès des installations de la MONUSCO à Gombe, quartier general, et à Ngaliema dans la concession Utexafrica , afin de plaider pour la protection du pasteur Albert Ngoyi Builu, propriétaire du diamant, de sa famille et ses accompagnateurs.
“ Nous vous avons écrit maintes fois sur cette situation d’insécurité en soulignant que la vie humaine est sacrée et la dernière fois, il était signalé que nous revenons aujourd’hui. Nous avons contacté le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui nous a répondu de nous référer à vous tel que mentionné dans la lettre qui vous a été remise en date du 31 janvier 2025. Nous mettons à témoin la communauté nationale et internationale sur le rôle de la MONUSCO de protéger les civils en cas de crise, comme c’est notre cas à ce jour. N’ayant pas où aller, nous sommes venus nous déporter ici afin que nos vies soient protégées ”, ont écrit ces deux ONG dans un mémo transmis à la MONUSCO.
Ces ONG, Environnement, ressources naturelles pour le développement, (ERND Institute) et Leaders de proximité pour la gouvernance locale et inclusive (LPGLI-RDC), estiment que “ne pas retracer cette pierre est un manque à gagner pour l’État congolais ”.
Le président du conseil d’administration de ERND Institute, Roger Muchuba rapporte que ce diamant vert a été découvert, en 2022, par un creuseur artisanal, le pasteur Albert Ngoy, dans la province de Lomami. Cette pierre, “ une fois découverte ”, a été officiellement enregistrée par le Service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (SAEMAPE), “ avant qu’elle ne disparaisse ”
“ Depuis son premier acte de demander l’intervention urgente du président de la République en tant que Garant des institutions, tel que nous vous l’avions signifié dans nos différentes correspondances, aucune avancée n’est palpable jusqu’à ce jour. Nous croyons qu’après tant d’échos sur cette pierre de grande valeur appartenant aux particuliers, elle soit comme source des conflits, comme l’avaient indiqué les états généraux de la Justice. « Nous sommes convaincus que ce dossier sera inscrit à l’ordre du jour du dialogue national en gestation pour trouver une solution définitive à ce dossier et prévenir d’autres conflits liés aux ressources naturelles ”, a-t-il déclaré.
Roger Muchuba affirme cependant avoir écrit une lettre à la Présidence de la République depuis bientôt un mois qui est restée sans suite. Il craint que “ cette pierre ne disparaisse et que cela soit un préjudice grave ” pour l’État congolais.
“ Après avoir rencontré le conseiller privé du président de la République sur son propre ordre par l’entremise d’un membre de la famille du chef de l’État, il ne nous a plus jamais reçus pour évoluer avec le dossier jusqu’à ces jours et même notre lettre de rappel n’a jamais eu de suite. Toutes les institutions sectorielles ont été saisies et alertées sur la confiscation du diamant vert de Lomami et de l’insécurité dont font l’objet les familles de la victime et les activistes qui accompagnent le processus de traçabilité dudit diamant. Le ministre national des Mines a promis en vain de finir le dossier ”, a-t-il révélé.
Selon les experts de l’organisation ERND, cette pierre découverte à Lomami est le diamant le plus gros naturellement coloré.
RKT