Le sujet fait couler beaucoup d’ancre depuis quelques jours : la levée des immunités de l’ancien président Joseph Kabila pour sa connivence avec la rébellion du M23/AFC à l’est de la République démocratique du Congo. Réagissant à cette option, le professeur Florimond Muteba, President du conseil d’administration de l’Observatoire de dépenses Publiques (ODEP) conteste cette démarche qui va, selon lui, en violation de la loi et sape l’état de droit en RDC.
“ Du point de vue de l’état de droit, on viole une loi, la loi sur les anciens présidents de la Republique. Cette loi dit que c’est le congrès réuni qui peut voter à la grande majorité 3/4 des voix, la levée des immunités de l’ancien président de la république et non le sénat. Le congrès est constitué de l’assemblée nationale et le sénat ”, a-t-il déclaré.
Le PCA de l’ODEP a egalement exprimé sa désapprobation sur la confiscation des biens de l’ancien président sans avoir été jugé ni condamné. “ Ce n’est pas acceptable qu’on se retrouve dans les violations des lois. Sans avoir été condamné et jugé , le Ministre de la justice a ordonné le pillage des propriétés de Joseph Kabila. C’est un citoyen et il a aussi droit d’être défendu par les lois et la constitution. Mais pour quelle raison on fait ça ? ”
Veiller à la cohésion nationale
Le professeur Florimond Muteba privilégie la cohésion nationale et au dialogue en lieu et place des gueguerre entre le President actuel et son prédécesseur Kabila. Pour lui, cette question devait être discuté au niveau national avec des profils capable de servir en étant neutre pour arbitrer les divergences, contrairement à la démarche de solliciter l’extérieur.
“ Il est plus facile d’aller dialoguer avec un émir du Qatar que de dialoguer avec celui avec qui vous avez fait la remise et reprise et qui vous a cédé en paix le fauteuil présidentiel. Mais est-ce que nous sommes toujours entre nous frères congolais ou on ne l’est plus ? ”, s’est-il interrogé.
Sur le rapprochement de Kabila avec les ennemis
Accusé d’être aux commandes du M23-AFC, Florimond Muteba estime que si ces accusations, preuve à l’appui s’avère vraies, il sera le premier à condamner cette option de l’ancien Chef de l’Etat et considérer cette prise de position comme une haute trahison à la nation.
“ Le président Kabila n’est jamais allé à Goma. De quoi on l’accuse ? Quelles sont les preuves de cette connivence avec les rebelles ? S’il est prouvé, je serai le premier à le condamner de la manière la plus dure (…) L’occupation de Goma et Bukavu nous a fait trop de mal, des morts, des femmes violées, des enfants, quand on est en connivence avec ça, je ne peux pas approuver. On peut condamner et soupçonner, a-t-on des preuves ? Si on a pas de preuves, il faut respecter l’état de droit, à ce moment là, le doute est permis et à ce moment là, on ne peut pas faire ce qu’on avait fait ” a-t-il argumenté.
Pour l’heure, le sénat a mis en place une commission spéciale censée approfondir le débat et devront déposer leu rapport dans les 72 prochaines heures.
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