Le Reseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive (RJSSR) a tenu ce mardi 15 juillet 2025 un déjeuner de presse à Kinshasa où plus de trente journalistes provenant des différents médias locaux ont pris part autour des enjeux liés à la planification familiale en République démocratique du Congo sous le thème : “ Planification familiale en RDC : entre engagements et réalité de l’offre ”.
Appuyé par MSI-RDC, ce rendez-vous s’est présenté telle une vitrine permettant aux professionnels des médias d’échanger avec les experts du Programme national de la santé de la reproduction (PNSR) ainsi que des acteurs de la société civile, afin de faire le point sur l’état des services de planification familiale (PF) et sur la mise en œuvre des engagements pris par le pays dans ce domaine.
Première intervenante, la directrice du PNSR, Dr Anne Marie Ntumba, a souligné les engagements de la RDC en matière de planification familiale. Sur cette question , la directrice du PNSR a précisé que la RDC n’a pas atteint l’objectif assigné qui est de 19% de prévalence contraceptive en 2020 tres particulièrement dans l’intérieur du pays où ds nombreuses disparités sont constatés.
Des obstacles notamment les ruptures de stock de produits contraceptifs, le faible financement national, la pénurie de prestataires formés, l’accès limité en zones rurales, mais aussi le manque de sensibilisation et le poids des normes sociales font parti des obstacles qui freinent l’accès aux services de planification familiale.
Deuxième des experts à prendre la parole, le Dr Tony Mayawula, de l’Association pour le Bien-Être Familial/Naissances Désirables (ABEF-ND), a dévoilé le faible taux de prévalence contraceptive moderne en RDC pour manque d’informations dans le chef de la population sur les méthodes contraceptives.
“ La prévalence contraceptive en RDC est faible pour plusieurs raisons notamment le financement de la planification familiale c’est-à-dire achat des contraceptifs, nous avons aussi la disponibilité des prestataires des soins qualifiés pour l’offre de service, nous avons un problème d’information, vous qui êtes de la presse vous avez aussi une part de responsabilité. La première méthode contraceptive c’est l’information pour que la population puisse adhérer aux méthodes contraceptives ”, a-t-il dit.
Il a suggéré des recommandations auprès du gouvernement de faire de placer la planification familiale au premier plan dans les actions gouvernementales et mettre des moyens financiers pour supporter la charge des contraceptifs; à la population d’adhérer aux méthodes contraceptives pour éloigner la mortalité de la mère et de l’enfant; à la presse de répercuter cette information auprès de la communauté pour étendre la connaissance sur différentes méthodes contraceptives et le bien-fondé.
Les participants ont insisté sur la nécessité d’impliquer davantage les médias dans la sensibilisation, la lutte contre les tabous, et le plaidoyer pour un meilleur accès aux services de PF, notamment pour les adolescentes, les jeunes et les populations rurales.
En réponse à des informations reçues sur le défi de la planification familiale en RDC, la coordonnatrice du RJSSR, Bibiche Mbete, a exhorté les journalistes à jouer leur rôle de veille citoyenne, à relayer les besoins des communautés et à interpeller les décideurs politiques sur leurs engagements.
Après plusieurs interventions de qualité auprès des experts en la matière, plusieurs recommandations ont été formulées. Il s’agit notamment de renforcer la production de contenus journalistiques sur la planification familiale, organiser des échanges sur les différentes méthodes contraceptives, et promouvoir une meilleure collaboration entre les médias et les acteurs de la santé reproductive.
Pour mémoire, la RDC s’est engagée à travers plusieurs initiatives internationales, dont FP2030 et le Partenariat de Ouagadougou, à porter le taux de prévalence contraceptive moderne à 30 % d’ici 2030. Or, selon les données disponibles, ce taux reste en deçà de 20 %.