Monsieur Kanga n’est pas un citoyen quelconque : il est la deuxième personnalité de la province et représente la première institution de la province. À ce titre, sa parole même privée en apparence engage.
En politique, comme l’enseigne le linguiste Patrick Charaude, aucune prise de parole d’un élu n’est neutre. Elle participe d’une construction de sens, elle oriente, elle signale, elle accuse, parfois.
L’ambiguïté n’est pas un échappatoire à la responsabilité. L’art du sous-entendu pour éviter l’assumation.
Il est des silences qui consolident de la République, et des mots qui l’ébranlent. Alors que la RDC affronte une crise sécuritaire sans précédent, et que nos forces armées, s’engage avec courage pour préserver l’intégrité nationale, certains comportements trahissent une légèreté politique inacceptable.
L’attitude récente de monsieur Mateus Kanga président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, en est une illustration contrastante. Sur son statut WhatsApp, Kanga a publié la couverture du livre d’André Santni :«Ces imbéciles qui nous gouvernent». accompagnée du commentaire :«Très intéressant à lire». Ce geste na rien d’un simple partage littéraire anodin. Il s’agit d’un message politique implicite, mais d’une violence symbolique indiscutable.
Une attaque codée, mais explicite. En pleine crise nationale, alors que la République appelle à l’unité et au sens des responsabilités, la diffusion d’un tel titre sans contextualisation revient à qualifier indirectement le Président de la République et son gouvernement “d’imbéciles”.
Ce n’est pas une extrapolation hasardeuse, mais une lecture fondée sur le contexte, la charge du mot , et le statut de son auteur.
Ce type de communication mêlant provocation et défini révèle d’une stratégie désormais bien connue des analystes du discours politique. Dominique Maingueneau ou Christian Le Bart, parmi d’autres, ont montré combien les élus usent parfois de l’illusion pour exprimer un désaccord qu’ils n’osent formuler frontalement. Mais dans une République fragilisée, ce jeu de masque devient une posture dangereuse.
Floue de loyauté envers la République et son intégrité territoriale
Au moment où l’ensemble de la classe politique se mobilise et où la grande majorité des gouvernants prête serment de loyauté et de fidélité envers la République pour la défense de la souveraineté nationale, sous l’autorité de son excellence Monsieur le Président de la République, le président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, Mateus Kanga, choisit en ce moment alors que la nation a plus que jamais besoin de stabilité de ses institutions pour nation a plus que jamais besoin de stabilité de ses institutions pour provoquer un conflit de gouvernance dans la province de la Tshopo une zone fortement convoitée par les conquistadors et les terroristes de l’AFC/M23.
Une insulte doublée d’une absence sur le terrain
Plus grave encore, cette publication intervient alors que monsieur Kanga séjourne à l’étranger, en Europe, dans un cadre non officiel, pendant que les autorités provinciales se mobilisent face à l’urgence sécuritaire. Ce constate entre l’insouciance d’un séjour mondain et la détresse d’un peuple en alerte rappelle tristement certains épisodes de l’histoire où les élites, coupées du réel, ont méprisé les responsabilités qui leur incombaient.
Des précédents qui doivent nous alerter
Ailleurs, de tels agissements ne passent pas inaperçus. En France, au Royaume-Uni, en Côte d’Ivoire, au Benin plusieurs élus ont été rappelés à l’ordre, voire sanctionnés, pour des propos ou publications jugés irrespectueux à l’égard de leurs institutions. À l’ère des réseaux sociaux, un élu s’exprime toujours en tant que qu’élu, même depuis un compte privé. L’excuse de la sphère personnelle ne tient plus. La République peut tout entendre, sauf le mépris.
Plus inquiétants encore le propos qu’il a récemment tenus, qui résonnent étrangement avec ceux de notre ancien Chef de l’État et de plusieurs dirigeants aujourd’hui ralliés à la cause de l’Est. Dans le climat tendu d’insécurité et de menace sur l’intégrité territoriale du pays , de telles déclarations jettent le doute sur la loyauté réelle de certains acteurs politiques et renforcent les soupçons de collusion ou de compromission à un moment ou l’unité nationale devrait primer sur toute ambition personnelle ou calcul politique.
Des relations à surveiller ?
Des rumeurs persistantes au sujet des relations de monsieur Kanga entretiendrait avec certains acteurs étrangers, notamment français, réputés pour leur implication dans des dynamiques de déstabilisation de nations souverains. Sa proximité affichée avec Victor TESSENGO, qu’il qualifie lui-même de frère, suscite une vive inquiétude. En effet, Victor est identifié comme un membre actif du M23, mouvement armé soutenu par des puissances étrangères et impliqué dans les violences qui menacent actuellement l’unité et la sécurité nationale.
La République mérite mieux
La liberté d’expression ne peut être le masque de l’irresponsabilité. Il ne s’agit pas ici de censurer, mais de rappeler à chacun la gravité de sa fonction. En ces temps de crise, l’unité nationale ne peut tolérer les provocations individuelles. La République mérite des élus présents, sobres, solidaires. Non des provocations en vacances.
Le silence des institutions face à des telles dérives serait une erreur. Car lorsque les fondations sont fragilisées de l’intérieur, c’est toute l’architecture démocratique qui vacille.
Tribune de Junior Kabwebwe
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