Il s’est tenu ce vendredi 23 février 2024 la nouvelle audience sur l’affaire du journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication à Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique en République Démocratique du Congo.
Après plusieurs demandes de liberté provisoire toutes rejetées, les avocats de la défense ont réitéré cette requête qui n’a pas également été favorable pour le journaliste, alors que selon eux, le dossier est vide car le tribunal éprouve des difficultés pour désigner un expert compétent pour la contre-expertise de la note attribuée à l’ANR.
“ Le tribunal s’est trouvé en difficulté de designer un expert pour faire le rapport de contre-expertise. C’est ce qui a motivé le tribunal a renvoyé l’audience ordinaire à deux semaines. Nous avons saisi l’opportunité pour demander l’ouverture de la chambre du conseil afin de présenter une demande de liberté provisoire pour notre client. Nous avons formulé cette demande et je suis convaincu que cette fois-ci sera la bonne, car tout indique que le dossier est vide. Maintenant que le tribunal lui-même reconnaît qu’il a du mal à accéder à une contre-expertise fiable, et avec toutes les garanties offertes par notre client, notamment son adresse connue, il est prêt à ne pas entraver le déroulement normal de la procédure et à verser la caution fixée par le tribunal. Je suis persuadé que cette fois-ci, le tribunal accédera à notre demande de liberté provisoire en faveur de notre client Stanislas Bujakera ” a déclaré, Me Jean-Marie Kabengela, l’un des avocats de Stanis Bujakera.
Cet avocat a salué la réaction du Président de la République qui a exprimé son mécontentement du travail effectué par l’appareil judiciaire au pays dont est peut-être victime le journaliste.
“ Aujourd’hui, nous constatons une évolution. Lorsque le premier citoyen de la République dénonce les dysfonctionnements de la justice qui ont conduit notre client à être une victime, il n’y a pas d’autre voie à suivre que celle indiquée par le président de la République, à laquelle le tribunal doit prêter attention. Le président est informé que le dossier est vide et que la justice n’a pas été rendue à notre client. C’est pourquoi il a tapé du poing sur la table pour que la liberté provisoire soit accordée à notre client. Je crois que le président est bien informé de tous les détails et nous a donné l’impression qu’il suit de près le dossier de ses concitoyens ” a poursuivi l’avocat.
Arrêté depuis le 8 septembre dernier à l’aéroport international de N’djili, à Kinshasa, au moment où il voulait se rendre à Lubumbashi, Stanis Bujakera croupit depuis plusieurs mois à la prison centrale de Makala.
Il est reproché de plusieurs accusations notamment faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat, propagation de faux bruits et transmission de messages erronés et contraires à la loi dans l’affaire du meurtre du député national et ancien ministre Cherubin Okende. Une nouvelle fois, l’affaire a été renvoyée au 8 mars pour étudier la nouvelle demande de sa liberté provisoire.
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