Les femmes de différentes souches sociales ont répondu présent ce vendredi 18 avril 2025 dans le complexe Silikin Village à Kinshasa à la journée d’information organisée par le Réseau des Journalistes pour la Promotion des Droits des Femmes (RJPF), autour du thème : “Déconstruire les stéréotypes et la désinformation”.
Sous la coordination de Maguy Mbuku Muzembe, quatre personnalités publiques ont intervenu à ses assises devant une assemblée diversifiée de journalistes, étudiantes, parlementaires, serviteurs de Dieu, activistes et autres, sur comment “ casser les chaînes du sexisme envers les femmes ”.
Christian BOSEMBE, président du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Joséphine MBELA, juriste et chargée de plaidoyer à l’association congolaise pour l’accès de la justice (ACAJ) et Pacifique NKUZI, Chargé de la Participation politique et lutte contre les violences électorales faites aux femmes à l’ONU Femmes RDC et Anny MODI, activiste des droits des femmes et directrice exécutive de l’ASBL AFIA MAMA sont des panelistes qui ont animé cet événement.
President du CSAC, Christian BOSEMBE a éveillé les consciences en épinglant les plus grands obstacles à l’épanouissement de la femme africaine. Pour le président du CSAC, ce n’est ni la nature ni le manque de compétence qui empêchent les femmes africaines d’évoluer mais c’est plutôt une culture biaisée, une éducation partielle et une complicité silencieuse de nos institutions.
“ La femme africaine, la femme congolaise ne nait pas inférieure, mais elle est plutôt rendue inférieure par une société qui l’assigne à résidence dans sa propre destinée ”, a déclaré Christian BOSEMBE. Il a exprimé son regret de constater le persistance de plusieurs stéréotypes et préjugés faisant croire à la société que la place de la femme se trouve dans le ménage ou encore elle est un danger pour l’homme en étant bien instruite.
Dans son speech, Christian Bosembe a salué le leadership féminin notamment dans le domaine politique où les cas de détournement ne sont pas mentionnés contrairement à la gestion masculine et a interpelé les médias, dans la foulée à jouer pleinement son rôle à véhiculer la bonne information tout en dénonçant la rétrograde de la femme dans la société.
Deuxième intervenante, Maître Joséphine MBELA a souligné l’application de certains textes légaux pour la protection de la femme en l’occurrence le protocole de MAPUTO et ma Convention sur l’élimination des violences à l’égard des femmes, notamment, face aux stéréotypes et préjugés tout en déplorant le fait que ces maux sont malheureusement renforcés en RDC par les traditions patriarcales qui limitent l’avancement de la femme dans la société. “ Les lois sur la parité existent mais elles manquent de sensibilisation afin d’être connues et appliquées par un grand nombre ”, a-t-elle indiqué, dénonçant les violences verbales qui sont courant et qualifiées par le code pénal de harcèlement moral et psychologique.
Maitre Pacifique NKUZI, Chargé de la Participation politique et lutte contre les violences électorales faites aux femmes à l’ONU Femmes RDC a parlé des violences faites aux femmes sur internet. Il a fait savoir que cela a pris de l’ampleur dans les réseaux sociaux après avoir quitté le cercle professionnel, familial, ou encore nos différents quartiers. Il a interpellé l’assistance sur les publications de certaines personnes sur les réseaux sociaux dont certains vilipendent les femmes et peuvent donc être qualifiées d’infractions en regard de deux ordonnances-loi signées par le Président Félix TSHISEKEDI il y a quelques mois.
Dernière intervenante à prendre la parole, Anny MODI a définir les concepts que sont STÉRÉOTYPES et PRÉJUGÉS, deux mots presque similaires mais avec une légère différence. Les stéréotypes sont selon sa définition des “ clichés, des images préconçues ”, alors que les préjugés constituent “ le niveau supérieur des stéréotypes, un jugement qui a pris corps dans la vie d’une personne avec lequel elle est intransigeant ”. “ Le stéréotype est la petite sœur des préjugés ”, a lancé Anny MODI.
La Directrice exécutive de AFIA Mama a exprimé son voeu de sensibiliser les chefs coutumiers afin de mieux véhiculer certaines dispositions mises à jour sur les droits de femme Tres souvent marginalisés dans les milieux ruraux mais aussi les prédicateurs dans les églises à jouer pleinement leur rôle contre les préjugés contre la femme qui ont élu domicile dans les coutumes de la RDC.
Anny MODI appelle à la prise de conscience et au changement des mentalités. Une riche séance de questions-réponses a suivi ces exposés durant laquelle les participants ont approfondi le sujet avec les panelistes. La conférence s’est achevée avec plaisir autour d’un cocktail et des échanges one-to-one avec les panelistes.
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