Reforme cd Blog Politique Guerre à l’Est : “ Outre le Rwanda, Vital Kamerhe cite l’Ouganda parmi les agresseurs de la RDC (…) ” Tribune du journaliste Henry Ngimbi
Politique

Guerre à l’Est : “ Outre le Rwanda, Vital Kamerhe cite l’Ouganda parmi les agresseurs de la RDC (…) ” Tribune du journaliste Henry Ngimbi

LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE L’HONORABLE DR VITAL KAMERHE POINTE L’OUGANDA AU CHAPITRE DES AGRESSEURS DE LA RDC

✍️Henry NGINDU Journaliste congolais

Dès son élection à la tête de l’assemblée nationale, l’honorable président, Dr Vital Kamerhe, s’est assigné entre autres missions à la tête de cette deuxième grande institution du pays de rétablir une vraie diplomatie parlementaire qui soit un outil pour rétablir la paix dans la partie Est de la République démocratique du Congo.

 
Dans cette interview, le speaker de l’assemblée nationale cite l’Ouganda parmi les agresseurs de la RDC, affirmation qui est considérée dans l’illusion par une certaine opinion, comme contradictoire avec la position du gouvernement central qui reconnaît jusqu’à preuve du contraire le Rwanda comme l’agresseur aux premières loges. 

Pour mieux comprendre la problématique des conflits dans la région des Grands Lacs, il serait judicieux pour l’élite intellectuelle congolaise de prendre comme repère la ligne historique du bouleversement de la politique mondiale vers les années 80 et non les accords d’Addis-Abbeba comme le Dies aquo. 

En effet, les conflits dans la région des Grands Lacs tirent leur légitimité à la suite de la Seconde Guerre mondiale, d’où l’appellation politique de région des Grands Lacs dans l’objectif de faire taire les violences dans cette région importante de l’Afrique. 

De ce fait, avant d’arriver à la signature de l’accord cadre d’Addis-Abbeba, le Rwanda et l’Ouganda sont souvent considérés, il y a plus de 20 ans, parmi les deux plus grands pays qui convoitent les richesses de la RDC.

Et d’ailleurs, dans cet accord, dont les deux pays précités sont signataires, il est interdit à toutes les parties prenantes d’accorder un soutien quelconque aux forces rebelles, et pourtant le soutien de l’Ouganda au M23 est connu. 

Bunagana est un poste douanier et frontalier que nous partageons non pas avec le Rwanda, mais avec l’Ouganda, qui permet par son pays le ravitaillement en armement du M23 dans le Rutshuru.

Tenez, nous avons le 80 % de la réserve mondiale de coltan dans la mine de Rubaya dans le Masisi.

Ce comportement machiavélique demeure vrai étant donné qu’il a été dénoncé par plusieurs rapports des experts des Nations Unies. 

Et pourtant, l’Ouganda est signataire de l’accord cadre d’Addis-Abeba en 2013, lequel accord interdit aux parties prenantes d’accorder une assistance aux mouvements rebelles, ceci face à la présence de la communauté internationale comme témoin de cet acte noble, mais torpillé par les pays voisins. 

Dans le cadre de la pacification des relations diplomatiques entre la RDC et l’Ouganda, la RDC avait manifesté sa bonne volonté grâce notamment à l’accord Ngurdoto au sujet de la présence des groupes armés, notamment les RDF et UPDF. 

S’en suivra l’accord entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda pour le désarmement des groupes armés, lors d’une réunion tripartite tenue dans la capitale ougandaise, Kampala, facilitée par le gouvernement américain. Les trois pays ont également créé une commission permanente pour entériner le processus de désarmement auquel les pays ont adhéré lors d’un accord signé en 1999, afin de mettre fin au conflit congolais et apaiser les craintes des États voisins. 

Bémol tout de même, 20 ans après, quel résulta ? 

Du 28 au 29 mars 2022, lors du premier assaut de la localité de Bunagana , un rapport du Groupe d’experts de l’ONU publié le 14 juin 2022 précisait que les Forces armées de la RDC (FARDC) avaient repoussé avec « le soutien de l’UPDF », le M23 ; mais lors de la seconde attaque, les éléments de l’UPDF auraient eu une collaboration avec le M23 ; et les experts de l’ONU n’ont pas compris ce changement de stratégie. 

La position du président de l’Assemblée nationale l’honorable Dr Vital Kamerhe est un rappel historique d’un agresseur lointain souvent moins dénoncé au-delà de l’accord militaire que nous avons avec cette natins.

Le constat demeure vrai depuis 1999, les accords de paix et de coopération dans la région des grands lacs in fine n’ont produit qu’un échec cuisant.

✍️Henry NGINDU journaliste
 
 
 

Quitter la version mobile