Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a rendu, ce mardi, son verdict dans l’affaire très médiatisée de l’adjudant Béanche Sarah Ebabi Bongoma Koli, poursuivie en flagrance pour violation des consignes après la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une photo la montrant en tenue militaire aux côtés de son futur époux, dans le cadre des préparatifs de leur mariage.
L’audience, tenue au Camp lieutenant-colonel Kokolo, a suscité un grand intérêt dans les milieux militaires et civils. Le ministère public avait requis une peine de 10 ans de servitude pénale, estimant que l’acte constituait une atteinte grave à la discipline et à l’image des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). En face, la défense a plaidé l’acquittement, évoquant une erreur sans intention malveillante.
Dans sa déclaration finale, l’adjudant Béanche Ebabi Bongoma a tenu à clamer son innocence, exprimant son attachement à l’institution militaire qu’elle sert depuis plus d’une décennie :
« Acquittez-moi, mon major. Je ne peux pas déshonorer l’armée que j’ai servie il y a dix ans. Je n’ai jamais eu l’intention de violer les consignes de ma hiérarchie », a-t-elle déclaré, émue.
La militaire a expliqué que la photo litigieuse avait été publiée sans son consentement par le responsable du studio photo « Raus », chargé des clichés de mariage. Elle a également souligné les conséquences personnelles de cette affaire :
« J’ai 400 invités venus des quatre coins du monde pour célébrer notre mariage. Cet événement fait aussi la fierté de l’armée. Je vous demande de me relâcher, je suis innocente », a-t-elle conclu.
Après délibération, le tribunal a reconnu la prévenue coupable mais a tenu compte de sa bonne foi, de son ancienneté dans l’armée et de l’absence d’intention délibérée de nuire. Il a donc prononcé une peine de 12 mois de prison avec sursis.
Cette condamnation signifie que l’adjudant Ebabi Bongoma n’ira pas en prison, sauf en cas de nouvelle infraction durant la période du sursis.
Le verdict, accueilli avec soulagement par ses proches, marque la fin d’un dossier qui a relancé le débat sur la discipline militaire à l’ère des réseaux sociaux et sur la nécessité d’une meilleure sensibilisation du personnel en uniforme quant à la gestion de leur image publique.


					
					
					
					
					
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