La ville de Goma a été le théâtre d’une violence extrême et tueries des manifestants de la secte mystico-religieuse « La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations » par les militaires de l’armée congolaise qui exigeaient le départ de la MONUSCO mercredi dernier.
43 morts et plus d’une centaine de blessés ont été enregistrés comme bilan de ce carnage avancé par le Gouvernement congolais, même si d’autres sources évoquent plus d’une cinquantaine.
Pourquoi ont-ils été massacrés par l’armée ? Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu Constant Ndima a tenu à donner sa version de fait sur les causes de ce drame.
“ Depuis la matinée d’hier, je parcours la ville. Ce que j’ai vu, conjointement avec le médecin, et consigné à la morgue du Camp Katindo à l’hôpital militaire, c’était 6 morts initialement. Toutefois, le bilan s’est rapidement aggravé ”, a-t-il dit en premier avant d’ajouter;
Selon un média local, le groupe à l’origine des troubles est apparu il y a quelques mois seulement, explique le gouverneur. Sous la houlette d’un certain Ephraim Bisimwa, qui se proclame prophète et originaire du Sud-Kivu, cette secte a déjà paralysé la ville à plusieurs reprises. La tension est montée d’un cran cette semaine lorsqu’ils ont formulé des revendications radicales, notamment le départ de la MONUSCO, l’éviction des Occidentaux et de leurs ONG, et le retrait des forces de l’EAC.
“ Nous surveillions leurs mouvements depuis longtemps. Cette fois, ils se sont rassemblés, plus déterminés que jamais. Tout a basculé lorsque la police, dans une tentative de contenir la foule, a vu l’un de ses membres capturé, emmené et tragiquement tué par la secte. La situation a dégénéré lorsque des coups de feu ont retenti ”, argumente Constant Ndima. “ La manifestation, que nous avions espéré pacifique, a viré au cauchemar ”, a-t-il ajouté. Face à la dégradation rapide de la situation, l’armée a été contrainte d’intervenir, suspectant une menace encore plus grande ”, a-t-il conclu.
À l’origine, le maire de la ville avait interdit la tenue de cette marche de ladite secte qui a finalement tournée en catastrophe.
Dans la ville volcanique, la situation reste tendue d’autant plus que les forces de l’ordre restent en alerte maximale pour prévenir tout autre mésaventure.
Plusieurs organisations de droits de l’homme condamnent cette répression violente et meurtrière et exigent une enquête pour rétablir les responsabilités.