Il s’est tenu ce vendredi 17 novembre 2023, la quatrième audience du procès Stanys Bujakera à la prison Makala où le journaliste est détenu depuis plus de deux mois.
Sur demande de la défense, le tribunal a décidé d’opter pour la contre-expertise compte suites aux multiples contradictions de l’accusation.
“ Nous sommes heureux de saluer la décision du tribunal qui a accédé à notre demande de contre-expertise, de comparution et de production de vrai sceau de l’ANR, sceau supposé contrefait et de la personne dont le spécimen aurait été imité, ” a indiqué Me Jean-Marie Kabengela, un des avocats de Stanis Bujakera.
Lors de la précédente audience, la défense avait demandé de nommer deux experts : Gary Miller, expert canadien de la lutte contre l’espionnage numérique et Emmanuel Gontcho, expert congolais et directeur général de l’agence G&G, avait indiqué Me Ndikulu Yana, porte-parole du collectif d’avocats de Stanis Bujakera.
“ Il nous revient maintenant de passer au greffe pour les formalités de dactylographie de ce jugement avant dire droit afin qu’il soit signifié aux personnes désignées experts. L’audience a été remise de deux semaines pour que les experts désignés soient notifiés et de jugement et qu’ils viennent d’être identifiés pour s’attendre à signer le devoir qu’ils doivent accomplir», a précisé Me Jean-Marie Kabengela.
La contre-expertise apportera entre autres la manifestation de la vérité en ce qui concerne la prévention de fabrication de sceau de l’Agence nationale de renseignement (ANR) retenue contre Stanis.
Pour rappel, le Journaliste Stanys Bujakera avait été arrêté le 8 septembre dernier à l’aéroport de N’djili à Kinshasa. Il est accusé d’avoir utilisé un « faux document » attribué à l’ANR dans un article de Jeune Afrique non signé qu’il n’a pas signé. Cet article a retracé le rôle qu’aurait joué le service de renseignement militaire dans l’assassinat du député et opposant Chérubin Okende.
Le journaliste Stanys Bujakera est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat », « propagation de faux bruits », et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». Il a été détenu quelques jours dans les cachots de la police puis du tribunal de paix avant d’être envoyé à la prison Makala le 15 septembre dernier. La détention avait été confirmée pour 15 jours pour des besoins d’enquête par le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe. Depuis, aucune nouvelle décision pour renouveler sa détention avait été prise, ce qui selon ses avocats la rend irrégulière. Bujakera est en prison depuis plus de deux mois.