Après un long moment de silence, le President de la République honoraire Joseph Kabila est sorti de son silence, à travers une tribune publiée par son équipe de communication, pour répliquer à Félix Tshisekedi, son successeur qui lui a accusé récemment d’être à la manette du mouvement rebelle du M23.
Au niveau démocratique, Joseph Kabila note un recul majeur, accusant le régime d’avoir muselé l’opposition, la presse et autres. “ Il s’agit d’un recul démocratique majeur. Le régime actuel a muselé toute forme d’opposition politique. Intimidation, arrestations arbitraires, exécutions sommaires et extrajudiciaires, ainsi que l’exil forcé de politiciens, journalistes et leaders d’opinion – y compris des responsables religieux – sont devenus des traits caractéristiques de la gouvernance de Tshisekedi ”, a-t-il dit.
L’actuel sénateur à vie est revenu sur les dernières élections de 2023, ayant conduit au deuxième mandat de son successeur Félix Tshisekedi mais aussi sur la passation pacifique du pouvoir en 2019 qui selon lui, n’a pas tenu ses promesses.
“ Il y a eu les élections truquées de décembre 2023, organisées en violation du cadre juridique et des normes internationales. Ces élections ont amplifié l’illégitimité du pouvoir en place, réduit artificiellement le poids de l’opposition et fait du chef de l’État le maître absolu du pays. Tshisekedi a également annoncé publiquement son intention ferme de modifier la Constitution (…) au début de l’année 2019, l’Afrique et le monde entier ont salué le premier transfert pacifique du pouvoir entre un président sortant et un président entrant en République démocratique du Congo (RDC). Malheureusement, ces acclamations ont été de courte durée, car le président Félix Tshisekedi a rapidement déchiré l’accord qui sous-tendait cette nouvelle dispensation politique. Depuis lors, la situation en RDC s’est détériorée. Le pays est au bord de l’implosion en raison d’une guerre civile qui menace de déstabiliser toute la région ” a dit Joseph Kabila dans une tribune partagée par son équipe.
Situation sécuritaire : Joseph Kabila s’exprime sur le M23
Pour Joseph Kabila, le régime actuel doit prendre en compte les revendications du mouvement rebelle et ne pas le considérer comme étant étranger. “ Pour restaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays, il est crucial de résoudre la question des groupes armés nationaux et étrangers présents sur le sol congolais. Cependant, contrairement à ce que les autorités de Kinshasa veulent faire croire, la crise ne se limite pas aux actions incontrôlées du M23 – présenté à tort comme un groupe anarchiste, un proxy d’un État étranger sans revendications légitimes – ni à un simple désaccord entre la RDC et le Rwanda ”
Il précise que “ les innombrables violations de la Constitution et des droits humains, ainsi que les massacres répétés de la population congolaise par les forces de police et l’armée de Tshisekedi, ne prendront pas fin après une simple négociation entre la RDC et le Rwanda ou une défaite militaire du M23. ”
Face à l’implication des organisations continentales comme la SADC, Joseph Kabila estime qu’elle “ devrait mieux comprendre la situation. Les revendications du peuple congolais contre son gouvernement doivent être prises en compte. Le maintien de la mauvaise gouvernance actuelle ne ferait que conduire à de nouveaux cycles de troubles politiques, d’insécurité, d’instabilité institutionnelle, de conflits armés ou même de guerre civile. Cette crise appelle une solution globale et pas seulement l’envoi de troupes et d’équipements militaires. Cela reviendrait à gaspiller des ressources précieuses pour soutenir une dictature, au lieu
d’aider la RDC à progresser vers la démocratie, la paix et la stabilité, et ainsi devenir un atout pour la région et le continent ”.
Avec cette sortie médiatique, nul doute que le régime en place va répliquer et donner sa position après avoir mis fin à la coalition FCC-CACH en 2021 entre l’actuel régime et celui de Kabila, entraînant le changement du gouvernement et bien d’autres dans l
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