La relance de la Caisse générale d’épargne du Congo (CADECO) à Goma et Bukavu, villes occupées par les rebelles du M23/AFC avec comme objectif d’en faire une banque capable de fonctionner dans les zones occupées au Nord et Sud-Kivu, a été un des sujets abordés par le vice-premier ministre chargé de l’économie nationale. C’était au cours d’un briefing presse animé par le Ministre de la communication et medias Patrick Muyaya.
Malgré la situation qui s’empire de plus en plus avec la fermeture des banques , le Ministre Mukoko Samba précise que cette initiative de l’ennemi ne marchera pas car seule la banque centrale reste la base du secteur bancaire au pays.
“ La souveraineté monétaire n’est pas à partager avec qui que ce soit. Nous avons, comme dans tous les pays du monde, une seule institution faîtière dans le secteur bancaire, c’est la banque centrale du Congo. C’est elle le socle du système bancaire au pays, c’est elle le superviseur en chef des institutions financières, c’est elle qui les contrôle, y compris les institutions de micro finance ”. a-t-il dit.
Créée depuis 1950, la CADECO affiche une situation financière critique depuis plusieurs décennies. Le VPM Mukoko Samba a fait savoir que cette institution a mis fin à sa participation à la chambre de compensation des institutions financières, remettant ainsi en cause sa crédibilité.
“ Les banques ont leur lieu de rencontre, où elles discutent sur les transactions. On croise et on ne paie que le net. Celui qui doit plus doit payer à celui qui doit moins. Si on te dit que c’est toi qui dois payer et que tu ne paies pas, tu deviens un élément dangereux dans le secteur bancaire, on te sort. Le fait de te faire sortir de ce cadre signifie que tu n’es plus une institution financière crédible ”, poursuit Mukoko Samba, qui renseigne que le gouvernement ambitionne de restructurer la CADECO en la recapitalisant suite à des fonds propres négatifs à son actif.
“ Elle doit plus que ce qu’elle possède comme fonds propres. Et une institution qui a des fonds propres négatifs, elle n’en est plus capable. Et toute institution agréée par la banque centrale doit avoir un compte à la banque centrale. Mais la CADECO aujourd’hui n’a pas de compte à la banque centrale ”, a-t-il démontré.
Dans les zones occupées, le VPM Mukoko Samba confirme la baisse du niveau d’activité économique marquée par la quantité réduite du carburant déployée dans l’est du pays, ce qui représente des pertes des ressources pour le gouvernement. Avec la fermeture des banques, le Ministre indique que des solutions alternatives ont été prises entre autres l’usage de la monnaie électronique avec d’autres comportements que les opérateurs économiques ont adoptés.
Ce chamboulement avec l’arrivée des rebelles, a entraîné la rareté du dollar à Goma, principale devise étrangère en RDC. Face à la pression sur l’ensemble de l’économie locale, le taux de change du dollar, qui s’établissait à environ 2 700 francs congolais avant l’arrivée de la rébellion, a grimpé jusqu’à 3 000 francs, selon des changeurs de monnaie interrogés sur place.
Malgré la relance de la CADECO en mars dernier par Corneille Nangaa, la population est appelée à rester en alerte tout en ne prenant pas de risque en misant sur cette institution financière gérée par la rébellion. avait rencontré des changeurs de monnaie à Goma, leur affirmant la réouverture de la CADECO pour les inciter à y ouvrir des comptes et à transférer leurs avoirs depuis les banques commerciales encore officiellement rattachées à Kinshasa. Deux nouveaux responsables ont été nommés à la tête de cette institution, selon les sources de l’AFC.
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