Le climat politique congolais s’anime une fois de plus autour de l’opposant Seth Kikuni. Dans une correspondance adressée mercredi au ministre de l’Intérieur, Ivan Ilunga Ngindu, président du Rassemblement pour la Souveraineté et la Démocratie (RSD), a sollicité le retrait de l’agrément du parti PISTE (Piste pour l’Émergence) et l’ouverture de poursuites judiciaires contre son leader pour “menace contre l’intégrité territoriale et la souveraineté de la République”.
Le président du RSD fonde sa demande sur l’adhésion de Seth Kikuni au mouvement “Sauvons le Congo”, qu’il juge “suspect” et “hostile à la stabilité des institutions”. Selon lui, ce regroupement, auquel participeraient des acteurs politiques controversés, aurait pour ambition de “déstabiliser la République”. Il appelle ainsi le gouvernement à interdire immédiatement les activités de ce mouvement, qu’il assimile à une “association de malfaiteurs” et à un “complot contre l’État”.
“L’heure est grave et nécessite une réaction républicaine à la hauteur de la menace”, a déclaré Ivan Ilunga Ngindu, exhortant les autorités à “neutraliser tout ennemi d’État déguisé en acteur politique”. Il s’est appuyé sur l’article 64 de la Constitution, qui rend imprescriptible toute tentative de renversement du régime constitutionnel.
Selon lui, les déclarations et initiatives de Seth Kikuni ne relèvent pas d’un simple débat politique, mais d’un “acte de rébellion contre l’autorité légalement établie”.
Cette prise de position intervient dans un contexte politique tendu, marqué par la suspension récente des activités du PPRD de l’ancien président Joseph Kabila et de l’ATC de l’opposant José Makila, décidée par le gouvernement congolais le 28 octobre dernier.
Un nouveau bras de fer semble ainsi s’ouvrir entre le pouvoir et certaines formations de l’opposition, sur fond d’accusations de complot et de menaces contre la stabilité nationale.

